Month of May

Vous vous souvenez de la carte compliquée censée représenter notre trajet, et que nous avions publiée il y a quelques mois ? Bah elle est fausse, pas entièrement certes, mais quand même. Non, nous n’avons pas été en Tasmanie, pour économiser du temps et de l’argent (bien qu’il paraît que cela soit super), mais par contre, nous avons pu nous rendre à Cairns, initialement barrée sur notre plan de voyage.

Aller à Cairns, c’était le moyen le plus intéressant de boucler la boucle. Après le centre du pays, nous aurions pu aller en Western Australia à Perth, ou bien à Darwin tout au nord par exemple. Mais nous nous serions dispersés sur ces grandes distances, et cela aurait provoqué une certaine incertitude sur la direction à prendre par la suite (ce genre de situations peut être marrant aussi mais on n'a pas pris le risque). Nous avons donc décidé de voler vers le Nord du Queensland, pour ensuite descendre petit à petit la côte Est et finalement rejoindre notre point de départ en Août : Brisbane ! (Sur la carte en rouge ce sont les endroits que nous avons visités, ou que nous avons fait en bus ou en train, et en bleu ce sont les vols en avion).

Nous avons donc dit adieu au Northern Territory et ses terres arides pour nous retrouver à Cairns après un assez court (mais cher !) vol. Enfin « assez court », ça reste 2h30 de vol, le temps de parcourir assez de pays pour changer totalement de climat et de paysages. Chaque sortie d’avion est un moment important pour ressentir l’atmosphère locale, c’est ainsi que nous avons pu retrouver cet air si humide que nous avions à Brisbane. Nous avons alors rencontré notre nouvelle hôte, Pam, Néo-Zélandaise d’environ 60 ans. Pam est une dame très distinguée, toujours aux petits soins pour nous, et ce soir là quand elle nous a présenté l’endroit où nous logions, nous n’y avons pas vraiment cru. Notre appartement (rien que ça..) faisait partie d’un complexe hôtelier 5 étoiles, le Sea Temple, qui possède une immense piscine, des torches le long des allées, et qui est à deux pas de la plage. Nous avions chacun notre chambre avec salle de bains, ainsi qu’une terrasse extérieure, et puis…une terrasse sur le toit, avec un spa. Ca justifie peut-être le prix habituel de 590 dollars la nuit hé hé ! A propos, nous étions sur Palm Cove, le quartier le plus chic de Cairns. Cette dernière n’ayant pas de plage digne de ce nom en centre-ville (à moins que vous aimiez vous prélasser dans de la boue), des quartiers comme Palm Cove se sont développés autour des plages, à une dizaine de kilomètres au Nord. C'est donc quasiment une petite ville autonome, mais uniquement pour les gens riches ! C’est là que nous avons travaillé pendant trois semaines.

Et que faisions nous pour mériter tout cela ?

Tout d’abord, du jardinage chez Michael, le gendre super cool de Pam. Ici la végétation c’est beaucoup de palmiers, de bananiers, et de trucs un peu inconnus, dont il faut dégager les feuilles mortes, où dégager tout court. Pour preuve, nous avons rempli une énorme benne en une matinée. Ca parait plutôt simple, mais comme d’habitude, il y a toujours un petit détail qui rajoute du piquant ! Et c’est le cas de le dire, puisque ce détail, c’était les Fourmis vertes. Oui, nous nous avons les méchantes fourmis rouges, eux ils ont pire. N’exagérons rien cependant, elles ne sont pas dangereuses, mais elles sont très très très désagréables quand elles vous grimpent le long des jambes, pour ensuite se cambrer dans une position acrobatique, l’abdomen vers le haut, pour vous piquer avec leur acide ! Une c’est très chiant, mais quand y en a 5 c’est carrément pas gérable ! Et comme elles font leurs nids sur les feuilles des plantes, on s’est vite retrouvés confrontés à ce problème. Mais bon, le jardinage ça nous plaît bien alors à force on a fait avec.

Ensuite nous avons rempli ce qu’ils appellent des sacs à amenities. C'est-à-dire tous les échantillons de savon, shampoing, lingettes etc que l’on trouve dans les hôtels. Nous devions donc remplir des centaines et des centaines de trousses, en respectant la présentation et le nombre de chaque élément à mettre dedans. C’était très répétitif, mais très agréable car nous étions au frais, posés, avec nos ipods, et personne pour nous presser.

« Normalement on fait faire ça en Chine, mais c’est plus économique comme ça ! » nous a dit Pam. Nous ne savons toujours pas si nous devions en être fier, mais en tout cas avec l’appartement qu’on avait, y avait pas de quoi se plaindre de la redondance du boulot. Surtout que ce n’est pas ce que nous avons fait le plus…

Nettoyer des appartements, le voilà notre vrai job. Mais des appartements de luxe comme le notre, donc il fallait éradiquer chaque grain de poussière ! Nous nous étions la team dépoussiérante, il fallait passer le chiffon partout, nettoyer les volets, les tiroirs, passer l’aspirateur…Nous avons parfois croisé les changeurs de draps, les nettoyeurs de sols, et les laveurs de carreaux, mais notre domaine nous occupait déjà très bien. Notre patron pour ça, c’était Robert, le fils de Pam, aussi appelé Rob, ou encore Robinou voire Robinet (bon pour les deux derniers c’était juste nous deux, et pas devant lui). Rob était plutôt sympa, et avait l’art de nous dire que notre boulot n’était pas bien fait sans être trop méchant. Car oui au début il a fallu nous familiariser avec les difficultés telles que les volets sournois du Beach Club (ou comment nettoyer un endroit pas assez large pour passer sa main), la taille de la maudite chambre 414 où Antoine a fait des heures sup’, ou encore les volets démontés du Sea Temple qui ont failli rendre Maxime fou à lier. Mais de manière générale, même si cela nous prenait pas mal de temps, c’étaient de bonnes journées de travail, pas trop compliquées, et avec le plus souvent un milkshake d'après boulot pour nous auto-congratuler. Et puis cela comportait aussi des avantages, comme retrouver de la bouffe que les riches laissent derrière eux, parfois intacte, alors au nom du non-gaspillage, nous avons profité de quelques denrées bien utiles, même si nous ne sommes jamais tombés sur une bouteille de whisky de grande valeur, car oui, c’est arrivé à certaines personnes. Quoi de mieux aussi, que d’aller tous les matins au travail en marchant le long d’une plage magnifique, avec palmiers et îles pour décor ! (Même si cela a conduit à un évènement tragicomique que nous détaillerons plus tard !).

Ces trois semaines ont donc filé en un rien de temps. Mais pourtant, vers la fin, l’ennui tendait à pointer son nez. Evidemment que c’était génial de prendre un jacuzzi le soir sur le toit (du moins avant qu’on ne soit replacé dans un appartement sans toit), c’était aussi super d’être totalement nourri, et de profiter de ce paysage magnifique, mais nos échanges avec les hôtes restaient limités, puisqu’ils ne vivaient pas avec nous, et n’étaient que nos employeurs en fin de compte. Les autres helpers n’étaient donc également que des collègues, même si Kévin (et oui, nous avons croisé 3 autres français) était bien sympa. Et puis notre rythme de croisière habituel est de bouger de deux semaines en deux semaines, mais comme nous avions flairé le bon plan (sans soupçonner à quel point il était bon), nous avions exceptionnellement demandé à rester trois semaines, et ça amène à une certain enracinement (surtout après avoir fait la sortie indispensable du coin, à savoir une virée sur la Grande Barrière de Corail, que nous vous détaillerons dans le prochain article). Et même dans un endroit aussi cool, ce n’est plus vraiment ce que nous recherchons.

Mais quand même, un spa sur le toit quoi !!