Pickup Truck

Publié le par tenmonthsinaustralia.over-blog.com

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Attention lecteur, il y a dans cet article des photos et des propos choquants, tels qu’une allusion foireuse à Hervé Vilard et des images du découpage d’une vache.

 

Nous sommes restés deux semaines à la ferme, et nous avons pu tester plusieurs types de jobs.

Déjà on avait tous les jours une routine matinale, axée autour des animaux :

 

P1180726Tout d’abord il fallait nourrir les poules, et chercher les éventuels œufs qui allaient avec. Bon on n’a rien contre les poules mais elles offrent peu de possibilités affectives, donc on va pas s’attarder sur leur compte.

Ensuite, il fallait aller préparer le biberon de la chèvre, oui c’est mignoooon ! En effet, il y a là-bas environ 30 chèvres, dont plusieurs chevreaux. Parmi eux, il y a une petite chèvre que la mère refuse de nourrir, ce fût donc avec grand plaisir que nous avons rempli la mission. C’était marrant de voir la chèvre accourir tous les soirs pour son biberon alors que nous approchions du troupeau ! Alors que certaines chèvres n’osaient pas nous approcher, celle-ci se comportait presque comme un chien, en voulant jouer, et en marchant à nos côtés. Et puis, elle était vraiment attachée à ses « parents humains », ce qui nous compliquait la tâche quand il fallait la faire rentrer tous les soirs dans l’enclos avec le reste de la troupe, nous l’avons donc baptisée « Troubles » (« problèmes », ça irait moins bien à un humain).

Mais pourquoi enfermer les chèvres le soir ? Car la nuit, les dingos sont de sortie, et une chèvre s’étant faite mordre il y a quelques temps, nous devions bien faire attention de rentrer tout le monde. A chaque fois qu’Antoine entendait leurs hurlements la nuit, il espérait bien qu’il n’arrive rien à Troubles…par contre, que le petit chevreau brun se fasse manger ça, ça l’aurait pas dérangé! Il faut dire que ce petit salopiaud ne devait jamais sortir de l’enclos puisque quand c’est le cas sa mère le perd, sauf qu’une fois, par manque d’attention de notre part, il s’échappa. Nous avons alors pendant une heure tenté de le ramener, mais rien n’y faisait, il était trop rapide et nous esquivait au dernier moment ! Bon au final, il est bien revenu le soir, sacré lui.

Passons à la suite, la parenthèse caprine, c’est fini.

 

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Notre dernière tâche matinale consistait à promener les deux vieux chiens, Tino et Cathy. Tino a la particularité d’être le premier chien australien que l’on croise ne portant pas de nom finissant par –y, et Cathy est singulièrement moche, mais pleine d’affection à revendre.

 

Le reste du temps, nous avons surtout ratissé les herbes sèches et les feuilles mortes pour éviter tout risque d’incendie, et puis on a accompagné Alan dans ses missions sur ses terres (enclencher une pompe, prendre des photos de contrôle à différents endroits de la propriété, remettre une clôture en état…). De temps en temps, nous devions travailler au magasin, pour re-remplir les rayons essentiellement. C’est ce que nous fîmes le premier jour, avec un rythme effréné d’ailleurs puisque sans le savoir nous assistions au jour le plus chargé du mois !

 

Mais le travail le plus important ici, c’est avec le « cattle », c'est-à-dire le bétail. Comme nous l’avons dit, il y a 1500 vaches sur la propriété (qui fait des milliers d'hectares), avec plus d’une dizaine d’endroits différents éparpillés sur toute la propriété, où elles peuvent boire, et où on peut les trier. Craig restant aux côtés de sa femme à l’hôpital, nous ne pouvions pas commencer le « cattle work », qui constitue à identifier les jeunes.

 

Alors pour tuer le temps, et surtout pour avoir de la viande à manger et à vendre, Alan a tué une vache.

Oui ça peut paraître barbare, mais…on mange tous du steack hein (bon les végétariens faites pas les malins). Nous savions que nous résisterions aux images du découpage de la vache, mais nous nous interrogions sur notre capacité à voir Alan la tuer d’une balle dans la tête. Peut-être sommes nous cyniques, mais cela ne nous a pas fait grand-chose…ah et en plus il a fallu deux balles pour venir à bout de la bête. Mais pour décrire ce moment, nous allons citer le ressenti à chaud de Maxime juste après l’opération lorsqu’il nota ceci sur Facebook :

 

« (Maxime) a vu une vache se prendre deux balles dans la tête, se faire couper la gorge, avoir le ventre ouvert, se faire extraire les organes, se faire pendre par les tendons, se faire couper la tête, être coupée en deux à la tronçonneuse, être dépecée, recoupée en plusieurs morceaux d'environ 30 kg, et être accrochée dans une chambre froide...Et après j'avais toujours faim! »

 

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Nous pouvons encore rajouter quelques moments forts, comme quand Alan a foutu le gras de la bête dans les mains d’Antoine, ou quand Maxime a trébuché deux fois sur la tête coupée de l’animal. Ce fût en tout cas une expérience intéressante, qui nous permettait de voir comment se déroulait le processus, d’y participer un peu, et surtout de manger de la bonne viande !

 

 

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Et quelques jours avant la fin, Mary-Ann allant mieux, Craig fit son come-back à la ferme, ce qui voulait dire que tout DSCN3573était fin prêt pour commencer le Cattle work. Vous expliquer le cattle work, c’est pas simple, mais globalement nous avons trié les vaches (cow, calf, winner, bull..) en les faisant passer dans différents enclos, qui les menaient dans des couloirs, avec des portes coulissantes, bref un beau bordel ! Parfois, Craig et Alan devaient rabattre les animaux de dehors pas encore dans l’enclos principal, et pour cela ils les poursuivaient avec leurs deux pick-ups, ce qui est assez impressionnant à voir.

Une fois que les animaux étaient triés, il a fallu couper les testicules des plus jeunes, les marquer au fer rouge et leur couper un bout d’oreille tout en leur mettant les marques d’identification (puce, numéro…). Nous ne nous occupions pas de ces tâches bien entendu…Non par exemple, Ophélie Maxime et Antoine poussaient quelques uns à aller dans un enclos, puis Ophélie et Antoine en faisaient passer un dans le couloir, Maxime fermait la porte, et le faisait avancer le long du couloir avec Wallis jusque dans l’étau géant qui servait à bloquer l’animal, pour qu’ensuite Craig et Allan fassent le boulot, aidés par Anne qui avait au préalable préparé toutes les pinces nécessaires. Vous avez un aperçu avec les photos, mais gardez bien en tête que le specimen que l'on a là est l'un des plus petits, puisque nous avons plus souvent eu à faire à de rudes gaillards de plusieurs centaines de kilos !

 

Mais bien évidemment ça c’est quand ça se passe bien, mais nous travaillions avec des animaux pas très malins et surtout paniqués, alors il arrivait que l’on tombe sur des enragés. Et quelque fois on a recréé Intervilles ! Le cas le plus marquant reste ce « Winner » (on va l’estimer a 250 kgs) qui était très en colère et qui fit d’abord un premier saut très impressionnant entre Ophélie et Maxime situés en plein milieu de l’enclos. Puis il revint vers Ophélie, la regardant dans les yeux, prêt à charger, mais Maxime le déconcentra en bougeant, et attira l’attention sur lui, avant de se ruer sur une barrière. En voyant tout cela Antoine était lui déjà grimpé sur une barrière et vit 5 bestiaux, dont le fou, arriver en courant vers lui en rasant la clôture, à tel point qu’Antoine ferma les yeux en craignant pour ses jambes, mais aussi et surtout en criant « Ouche ! », ce qui a sûrement dévié le Winner de sa trajectoire.

DSCF2631Et oui, pour faire bouger les vaches, il faut leur crier dessus à longueur de temps, ou les taper avec un bâton en plastique. Chacun avait son petit cri, Craig c’était plutôt très guttural, Wallis c’était « Tseeu !! », et donc Antoine c’était « Ouche ! ».

A un moment donné, nous n’avons pas voulu descendre dans l’enclos tellement l’un des bestiaux était énervé et furieux, se jetant en courant et sautant contre les barrières. Craig le fit donc à notre place et nous dit « Alors c’était si dur que ça ? ». Ok, mais nous on a pas grandi ici, et deuxièmement le fait que l’animal soit mort de panique et d’épuisement moins d’une heure après montre bien que nous avions nos raisons de faire attention ! (Précisons que malgré ça Craig est bien plus agréable à vivre que son père).

 

Tout cela dura 4 jours, avec parfois des moments un peu durs et longs, parce que se faire crier dessus par le vieil homme (parfois nous n’avions même pas le temps de faire une connerie qu’on se faisait engueuler) c’est pas toujours agréable. Son "Shut the fucking gate !! " restera mythique.

Mais encore une fois, cela nous a permis de vivre des moments uniques ou cocasses, comme participer à des poursuites en voiture, voir les dromadaires se faire chasser de l’enclos par un Alan prudent (croyez nous se prendre un coup de patte de chameau ça doit faire mal), voir des gros lézards, voir Craig jouer au torrerro avec un des animaux tarés, ramasser des couilles de veau à la main qui étaient tombés du sac à testicules, se prendre une giclée de sang de couille de taureau…Oui bon dans ce domaine on passe vite du cocasse au gore, c’est vrai.

 

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Ce séjour dans le centre n’aura donc pas toujours été facile, mais c’est une étape dont nous sommes très fiers, et peu de voyageurs auront expérimenté cette région comme nous. Ce fût alors l’heure pour nous de revenir à Alice Springs une dernière fois, cette fois-ci pour prendre l’avion, direction Cairns et les tropiques !

 

 

 

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J
<br /> En quelques mois, la vie à Waite River n'a pas bien changé... Même les propos de Craig, visiblement (about Uluru) !! A croire qu'il raconte toujours les mêmes conneries aux Helpers. Nous n'avons<br /> pas eu la chance (?) de rencontrer ce cher Alan, je vois que nous avons loupé quelque chose ! En tout cas chapeau, nous n'y serions pas restés une semaine de plus !<br /> <br /> <br />
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