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Publié le par tenmonthsinaustralia.over-blog.com

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Sur le site du Helpx, on compte des centaines et des centaines d’hôtes à travers le pays. Parmi eux, certains sont tellement isolés qu’on peut les reconnaître du premier coup d’œil sur la carte : c’est le cas de Waite River Station, située en plein centre de l’Australie à 220kms au Nord d’Alice, et donc là où nous nous rendions pour deux semaines !

 

DSCN3663L’isolement effraie certains mais ce choix était délibéré, parce que vivre une expérience de travail dans l’Outback, c’est plutôt unique.

Nous sommes donc partis d’Alice Springs dans la voiture de Craig, le fils (37 ans) de nos hôtes, avec sa femme originaire des Philippines Mary Ann, et leurs deux enfants Suzy et Kade. Avec nous se trouvait également…Ophélie, une helper française qui était là-bas depuis une semaine. Et oui les français sont partout !

Pour nous rendre là-bas, 3 heures de route (d’abord sur du goudron puis petit à petit sur des pistes en terre) étaient nécessaires, et nous arrivâmes le soir dans la Station. C’est là que nous avons rencontré Alan, vieillard souriant, et Wallis une autre helper Taiwanaise (eux aussi ils sont partout !). Nous avons donc pris nos quartiers dans un mobilhome plutôt confortable, et c’était parti pour deux semaines !

 

Seulement voilà : normalement c’est Sue –de réputation très gentille et attentionnée- qui s’occupe des helpers, mais nous ne l’avons jamais rencontrée car elle était en voyage à Adélaïde pour rester avec leur fille sur le point d’accoucher. Aussi, dès le lendemain de notre arrivée, Mary-Ann a dû repartir avec toute la famille à Alice Springs pour se rendre à l’hosto, et se faire soigner de ce qui s’avéra être la fièvre tiphoïde. La conséquence de tout cela? Nous (les helpers) nous sommes retrouvés seuls avec Alan pendant presque deux semaines…et comment expliquer…Notre première impression de lui n’était pas représentative du personnage.

Un raccourci facile nous ferait dire qu’Alan est un vieux con, certes. Mais disons plutôt que c’est un homme bourru, vivant dans un pays rude, et faisant face à des circonstances exceptionnelles pouvant le mettre d’humeur maussade. Autre particularité, Alan parle plus australien qu’anglais, et est à moitié sourd, ce qui n’arrange en rien la compréhension. Nous avons donc plus ou moins subi les humeurs du bonhomme, en se faisant rabaisser, voire même crier dessus un peu trop souvent, faisant passer n’importe quel «merci » de sa part pour une récompense suprême.

 

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Néanmoins…quelle expérience ! La ferme en elle-même offrait un décor peu commun qu’on pourrait croire tout droit sorti d’un film, avec le moulin/éolienne/machin typique, l'antenne du téléphone, la pompe a essence du magasin, les chèvres…Ca c’était génial.

De plus le vieil homme étant tout le temps en vadrouille, cela nous a permis de squatter l’arrière du pick-up pour observer tous ces paysages faits de terre orange, de buissons épineux, de termitières, de quelques points d’eau, et d’une rivière asséchée. Et puis surtout nous avons à plusieurs reprises vu des kangourous sauvages (l’espèce la plus grande, allant jusqu’à 1m80), ainsi que le troupeau de dromadaires sauvages parcourant la propriété ! Précisons au passage qu’un bébé dromadaire c’est super mignon mais c’est très mal proportionné. Il y avait aussi des vaches, partout, puisqu’il y en a approximativement 1500 sur toute la propriété (dont les dimensions nous échappent, mais c’est très grand).

 

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Mais le truc bien, c’était aussi de passer du temps en compagnie des autres helpers, ou plutôt helpeuses. Nous avons déjà évoqué Ophélie (architecte pleine de caractère et de bonnes idées ayant auparavant bien expérimenté le Queensland et la Tasmanie en compagnie de sa girafe), et Wallis (toujours prête à faire des jolies photos et de parler de Darwin sa ville de cœur), mais nous fûmes rejoints en deuxième semaine par Anne, Allemande souriante toujours prête à bavarder, et ayant l’immense privilège d’être la chouchoute d’Alan, tant mieux pour elle ! Nous avons par exemple tué le temps en préparant des gâteaux et biscuits, même si nous avons seulement aidé, Ophélie ayant une meilleure science du dessert que nous. Nous retiendrons les biscuits au gingembre, le flan trop liquide mais délicieux, et surtout surtout les biscuits à la crème d’orange, qui même avec ce nom bricolé ont fait le bonheur de nos papilles gustatives à deux reprises ! Tous les soirs il a aussi fallu cuisiner, pendant qu’Alan regardait « Home and Away », l’un des « Plus Belle la Vie » australien, ou bien en écoutant les news qui parlaient du mariage de William et Kate, oui de toute façon les news ne parlaient que de ce sujet. Comme à chaque rencontre inter-voyageurs, nous avons également procédé à des échanges massifs de séries, films, et photos !

 

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DSCN3580Enfin pour terminer cet article en deux parties (surprise), notons que nous avons côtoyé une communauté aborigène, puisque la Waite River Station est dotée d’un magasin et d’une pompe à essence qui sont destinés aux aborigènes vivant aux alentours. Lors de notre première rencontre avec Craig, il nous demanda ceci de sa voix nasale :

 

Craig : « Ah vous êtes allés à Ayer's Rock ? Vous l’avez grimpé ? »

 

Nous : « Bah euh non on a juste fait le tour

 

Craig : «Vous avez fait ça par respect des aborigènes c’est ça ? Non parce que vous allez voir comment eux ils sont respectueux vis-à-vis de nous et vous allez changer d’avis ! Moi j’peux vous dire, j’y suis grimpé une fois, mais ça me gênerait  pas d’y retourner et de pisser ou même chier dessus ».

 

C’est ce qu’on appelle une réponse raffinée. Pourtant, après deux semaines passées là-bas nous cherchons encore l’irrespect des aborigènes…Alors oui bon ok, ils n’étaient pas bavards avec nous, mais nous n’avons vu aucun problème en deux semaines. Peut-être qu’il faut vivre là pour comprendre…Beaucoup d’Australiens « occidentaux » sont irrités de voir que le gouvernement donne des allocations aux aborigènes, mais s’ils ne sont pas intégrés et qu’un grand nombre d’entre eux vit dans la pauvreté, c’est peut-être dû à des raisons auxquelles les australiens occidentaux ne sont pas étrangers, car tout en essayant de ne pas prendre parti, il est peut-être bon de rappeler qui est venu faire chier qui en premier, et « faire chier » est un euphémisme puisqu’on parle de massacres et d’esclavage qui ont continué jusqu'au XXème. Bref, un problème politique qui n’est toujours pas résolu en Australie, même si le pays y travaille.

 

Dans le prochain article nous vous parlerons des différents boulots que nous avons effectués là-bas !

 

 

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